Henri Bouschet de Bernard 

Une famille, les Bouschet vont révolutionner la viticulture. Cette famille est l’une des pionnières du vin en France. A Montpellier se trouve une rue et un lieu qui porte son nom de même qu’à Clermont l’Hérault. Le vigneron Louis-Marie Bouschet de Bernard (1784-1876) se spécialise dans le croisement des cépages dans le but de créer des vins plus colorés et plus tanniques. Il a croisé deux variétés en 1824, l’Aramon Noir et le teinturier du Cher pour donner un des premiers cépages colorés. Il l’a appelé Petit Bouschet. Ce dernier est considéré comme l’un des premiers croisements ciblées et réussies de variétés de raisins. Le mariage de Louis Bouschet, avec la fille d’une famille clermontaise, les Bernard, va donner naissance à Henri Bouschet de Bernard (1815-1881). Les Bouschet étaient une famille de notable montpelliérain dans le droit et les Bernard étaient issus de riches familles de négociants de Clermont. Henry en 1844 va épouser une de ses cousines, Josephine Marréaud dont son père avait obtenu la légion d’honneur et maire de Clermont de 1833 à 1837. Ils auront 3 enfants. Henri fera tout d’abord des études de droit pour devenir avocat mais reviendra vite à la viticulture pour poursuivre l’œuvre de son père.

Ce dernier va poursuivre les études de son père Louis. Il sera l’un des premiers à préconiser la greffe de plans français sur des porte-greffes américains et va travailler avec Jules-Emile Planchon qui découvrit le phylloxéra. Il va utiliser la création de son père dans le Domaine de Calmette à Mauguio pour d’autres nouvelles variétés. Il possédait une propriété à Clermont l’Hérault où il expérimentait aussi des nouveaux cépages. C’était entre autres choses l’ Alicante Henri Bouschet, Aspiran Bouschet. Carignan Bouschet. Cinsaut Bouschet. Grand Noir de la Calmette. Morrastel Bouschet. Oeillade Bouschet et Piquepoul Bouschet.

Henri Bouschet de Bernard (source archives municipales de Montpellier)

En 1886, il invente notamment l’Alicante Bouschet, cépage hybride du Grenache et du Petit Bouschet, lui-même issu de l’Aramon. Ses qualités sont vantées pour sa résistance aux maladies de la vigne et son fort rendement. Sa qualité de cépage coloré en fera la base de tous les autres cépages de ce type en France. Il aurait testé à Clermont ce cépage dans sa propriété qu’il possédait sur la route de Ceyras. Ce cépage se serait alors répandu dans tout le Midi de la France, en Algérie, en Espagne et jusqu’au Etats-Unis. Henri Bouschet de Bernard est à l’origine de nombreux autres cépages (l’Espar, le Mourastel-Bernard, l’Oeillade du 1er août, le Grand noir de la Calmette, etc.), découvertes pour lesquelles il reçu une médaille d’or aux Primes d’Honneur, prix des fermes-écoles en 1869. Père et fils ne créèrent pas moins de 63 cépages appelés les hybrides Bouschet. Seul persiste de nos jours l’alicante Bouschet. Gabriel un des enfants d’Henri poursuivra le travail de son père.

Henri Bouschet était membre de la Société centrale d’agriculture de l’Hérault et publia régulièrement le résultat des travaux de son père puis de ses propres travaux agronomiques. Il présenta ses cépages lors de l’Exposition universelle de Lyon en 1872. À la fin de sa vie, il œuvra pour diffuser les méthodes de lutte conte le phylloxéra, étudiant puis recommandant, comme Jules Émile Planchon, le greffage de plants français sur des porte-greffes américains.

C’est d’ailleurs le botaniste Jules Émile Planchon qui écrivit sa nécrologie dans la revue La vigne américaine et la viticulture en Europe, à la suite de son décès en juin 1881. Clermont va devenir un centre d’agronomie et sera également le laboratoire de nouvelles expérimentations de cépages hybrides. C’était également un amateur de photographie, il à fait beaucoup de photos du département de l’Hérault au milieu du XIX°siècle et notamment de Montpellier, Clermont, Mourèze et Pezenas.

Clermont va même devenir un centre d’apprentissage de la viticulture avec la création d’une École d’Agriculture d’Hiver en 1920 afin de former les futurs agriculteurs et viticulteurs. Les cours se situaient au lycée actuel et les terrains d’apprentissage étaient autour de l’hôpital. Elle fonctionna jusqu’aux années 50.

Texte: P Hernandez 2020

Source des documents:

article du G.R.E.C

https://www.montpellier.fr/Diaporama/63/4290-page-diaporama.htm

https://glossary.wein-plus.eu/bouschet

http://lescepages.free.fr/petit_bouschet.html

Categories: L'économie

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