« LE TROUBADOUR », JOURNAL LOCAL DU DÉBUT DES ANNÉES 20

Historique du journal :

Le Troubadour est un journal d’actualité locale qui fut publié entre 1921 et 1922. Son siège se situait à l’Artistic Club* sur les allées Salengro. De nombreux auteurs clermontais y écrivaient mais c’est surtout Gaston Combarnous, l’instigateur de ce journal, qui fit un bon nombre d’articles qu’il est intéressant de lire pour connaître la vie culturelle et sociale de cette époque. Le journal était vendu contre quelques francs et il y avait de la publicité des commerçants de la ville mais aussi des alentours et jusqu’à Montpellier qui permettaient au journal d’avoir des recettes, en plus des abonnements. On pouvait le trouver dans certains commerces de Clermont mais aussi à Montpellier, Béziers et Paulhan. Le journal connut même une certaine notoriété. Le concours annuel de littérature organisé par Le Troubadour était annoncé jusque dans la presse nationale.

Il m’a été difficile de faire une sélection d’articles tant ils étaient intéressants, instructifs, drôles voire surprenants ! Le journal pouvait être parfois un brin misogyne mais il laissait la part belle à des articles destinée au « beau sexe » comme disait-on. Dans le premier numéro paru au début de l’année 1921, la direction du journal présente la revue comme littéraire, artistique, économique et sportive. Un des slogans du journal était « Bien faire et laisser braire ». Le journal n’était malheureusement pas illustré. Mais on trouve une mine d’information sur la vie clermontaise durant ces deux années 1921 et 1922.

Parmi les rubriques du journal :

L’édito

Les livres nouveaux, rubrique littéraire qui présentait des livres sur la région ou bien des coups de cœur.

La chronique artistique des différentes activités de la ville : théâtre, musique, cavalcade…

La chronique cinéma où les films diffusés dans les cinémas de la ville avaient droit à une critique.

La chronique sportive où les sports de l’époque étaient présentés avec des résumés des matchs de foot par exemple (comme si on y était) mais aussi les résultats des autres clubs (tennis, épée…)

La chronique musicale qui faisait un résumé des différents concerts ou autres activités musicales (ainsi que des partitions !)

Une rubrique « Papotages » qui égratignait et dénonçait les tracas de la vie quotidienne ou bien retraçait une manifestation de la ville (ex : la cavalcade de mars 1921). C’était aussi la rubrique des « On dit ».

Les résultats du Baccalauréat et du Brevet.

Les Echos de la Ramasse, des petites infos sur tout et rien à la fois.

Les Mercuriales qui faisait état des ventes du marché aux bestiaux mensuellement.

L’Etat Civil avec les naissances, les décès et les mariages.

Une rubrique historique sur l’histoire de la ville et sur ses personnages célèbres.

Une rubrique balade autour de Clermont

La chronique paulhanaise pour les habitants de Paulhan car le Troubadour n’était pas uniquement réservé aux Clermontais.

La page des Demoiselles qui parlait mode et chiffon et qui était écrite chaque mois par Mimi Pinson.

La page des abonnés qui envoyaient au journal des poèmes ou autres textes.

Une rubrique qui se nommait « L’armoire aux tuyaux » qui était un lien direct entre le journal et le lecteur. Ce dernier posait une question au journal (n’importe laquelle) et le journal répondait le mois d’après. Ce fut un franc succès de telle sorte qu’il fallait parfois attendre quelques mois pour avoir sa réponse dans le journal !

Une rubrique Petites Annonces (1 franc la ligne) ou on pouvait trouver de tout ainsi que des pages de publicités qui permettaient de financer le journal.

Annonces parfois curieuses : « vélo de course à vendre », « On demande à acheter un jeu de croquet de jardin », « Demoiselle blonde achèterait joli chat noir ».

On trouvait aussi des poèmes en patois clermontais, des histoires vraies ou inventées par les auteurs.

Le Troubadour organisa un concours littéraire de poésie française et patoise. Les meilleures poésies recevaient un prix de 100 francs de l’époque. Le journal s’insurgeait très souvent contre les pannes de courant très fréquentes, surtout le week-end et pendant les spectacles au théâtre, contre les fils téléphoniques disgracieux des PTT, et contre les PTT en général. Le dernier Troubadour parut en décembre 1922.

Les auteurs et leurs pseudonymes :

Les collaborateurs du journal furent : Gabriel Alphaud dit Jacques de l’Arnet, Louis André, Paul Barral, Henry Cros, Jean Estorc, Laure Garançon dite Charles d’Anorçan, Gabriel Barric, Charles de Guerville, Ernest Herscher, Jules Lairis, Georges Massat dit Géo Mas, A Maissonnier, JF Méry, Louis Pastre, G Ruby, Sthehlé dit Delpon-Delascabras, Charles Tardieu du Figaro, Benjamin Valette, Paulin Vaissade, Paul Vigné d’Octon, Gaston Combarnous dit Gilbert Clermont, Etienne Bertrand, Clovis Roques, Louis Vialles, Laborie et Vialet, Jean Vilmor et Maurice Jeanlouy

Certains noms sont connus comme René Gosse, Paul Vigné d’Octon et Clovis Roques

Quelques extraits de journaux de 1921 et 1922 :

Introduction à la création du journal en 1921

Aux lecteurs :

Nous présentons aujourd’hui au public clermontais et à celui de la région, le premier numéro d’une revue mensuelle littéraire, artistique, économique et sportive. Le but de ces quelques pages ? Elles seront les annales de la vie clermontaise et, par conséquent, demeureront intéressantes, même plus tard, lorsque nos actions d’aujourd’hui ne seront plus que du passé. Elles seront le trait d’union entre tous les clermontais, toutes les associations locales, entre nous et tous ceux de nos compatriotes qui vivent loin du « Tioulat Paternel » (1). Enfin, elles feront connaître et soutiendront toutes les tentatives honorables, toutes les initiatives qui auront pour but de donner à notre cité un regain d’activité, que ce soit au point de vue commercial, économique, artistique ou sportif. Voilà, trop résumé, quel sera le rôle du Troubadour ?

Pourquoi le Troubadour ?

Parce que ce mot, à lui seul, représente et caractérise toute une époque pendant laquelle notre Midi joua un rôle primordial dans ce qui devait être, plus tard, la France. Parce-que le troubadour assurait déjà, à cette époque, la « liaison » de village à village, de château à château, de chaumière à chaumière. Parce que le soir, à la veillée, ou le jour, sur les places publiques, il débitait ses ballades et ses rondels, chantait ses « complaintes » et ses « pastourelles », commentait les derniers événements de la vie locale, contait les jeux et tournois dans lesquels s’étaient distingués les champions de la Province. Le Troubadour était donc la gazette vivante et ambulante de l’époque. Loin de faire de vaines promesses (il vaut mieux tenir peu que de promettre beaucoup), nous nous contenterons de constater que, au moment où bien des journaux et des revues disparaissent, par suite de la crise actuelle, la tâche que nous entreprenons est des plus difficiles ; mais nous ne doutons pas d’être encouragés par tous les Clermontais qui aiment leur pays, qui veulent le voir « vivre » et qui déplorent l’abandon dans lequel on laisse tomber la campagne et mes villes qui ne sont pas de grandes villes.

La direction

Un faux concours au mois d’avril

Voici ci-dessous le détail d’un faux concours organisé par le Troubadour en avril 1921, un joli poisson !

« Tout comme les périodiques les plus importants, notre modeste revue est heureuse de pouvoir organiser pour ses abonnés un « grrrrand » concours. Ce concours sera pour nos lecteurs un agréable passe-temps. Il leur permettra en outre de développer et de mettre en valeur leur expérience et leur perspicacité. A la portée de toutes les intelligences et de toutes les bourses, il nous fera sans doute découvrir parmi nos compatriotes un rival au célèbre calculateur Inaudi*. Il suffit de répondre aux trois questions suivantes :

1° Combien y a-t-il de chiures de mouches dans la salle d’attente du bureau de poste de Clermont ?

2° Combien de kilos de blanc d’Espagne et de savon faudra-t-il pour les enlever ?

3° Quand auront-elles disparu ?

Les réponses devront nous parvenir entre la Saint Sylvestre et le 1er janvier 1922. Le résultat sera donné le 30 février. Le premier prix sera une communication téléphonique assurée avec Cette ou par le bureau de poste de Cette.

Un bien sympathique poisson d’Avril qui nous montre que même dans les années 20, il fallait attendre à la Poste et que l’on avait le temps de compter les mouches et en plus dans des conditions d’hygiène douteuse. Sans doute qu’après cette blague révélatrice, le bureau aura été nettoyé de fond en comble ! Le bureau de poste était très critiqué à cette époque : « On dit que la municipalité a bien fait d’éclairer l’extérieur de la Poste, mais que l’administration ne ferait pas mal d’en éclairer l’intérieur ».

*Jacques Inaudi, prodige italien de mathématiques 1867-1950

La rubrique des « On dit » :

Ce titre signifie tout ! Une rubrique humoristique, critique, parfois acerbe avec les services publics et la municipalité. Les petits tracas quotidiens des clermontais dans les années 20 se retrouvent parfois encore aujourd’hui. Ex :

« On dit » que le Planol est au centre de Clermont, mais on dit aussi que le Planol est la place la plus mal éclairée de la ville.

« On dit » que si certains veulent faire enlever les quatres lions de la Promenade, c’est pour mettre leur buste à la place.

« On dit » que le dernier refuge des amoureux n’est plus le quai Cot ni les allées des Soupirs mais la salle d’attente de la Poste.

« On dit » que rien ne peut arrêter l’ardeur de nos boulomanes, ni la pluie, ni la nuit, ni la pluie avec la nuit », « l’invasion boulomane partie depuis peu de la gare s’étend jusqu’au Planol et qu’elle ne tardera pas à escalader les pentes du Radical ».

« On dit » qu’en dépit du vent violent qui soufflait le lundi de Pâques de nombreux couples n’ont pas hésité à passer le pont de l’Amour.

« On dit » que les marronniers du quai Carnot ont la vie dure et qu’ils deviendraient de très beaux arbres si on ne les laissait pas dévorer tous les ans par les chenilles.

« On dit » que l’établissement des bains (rue Barra) tel qu’il fonctionne actuellement est notoirement insuffisant. 1er parce qu’il devrait être ouvert le jeudi au lieu du mercredi (tout le monde comprend pourquoi la grande majorité des clermontais ne peuvent s’y rendre ce jour-là). 2e parce que les baignoires n’y sont pas en assez grand nombre.

« On dit » qu’on devrait comme avant la guerre ouvrir les bains le jeudi en consacrant la matinée aux élèves des écoles ou tout au moins aux internats.

« On dit » que fixer l’allure d’une automobile à celle d’un cheval au pas, pendant la traversée de la ville, est une réglementation bien vague puisque les chevaux suivant qu’ils sont de trait léger ou de selle font de 4 à 9km à l’heure. On dit aussi que l’allure normale imposée aux automobilistes dans la traversée des agglomérations est de 12 à 15km et que les moteurs contrairement au dicton peuvent quelque fois le plus, mais pas toujours le moins.

« On dit qu’on a demandé à plusieurs reprises au Troubadour d’ouvrir une agence matrimoniale, mais que malgré nos relations dans le monde des célibataires et notre désir de contribuer au relèvement de la natalité, nous n’avons pu, par la suite de manque de place, accéder aux demandes de nos correspondantes.

« On dit » que la fête de la Coutellerie aura cette année d’un éclat exceptionnel. Nous n’attendions pas moins de l’active jeunesse de ce quartier.

« On dit » que certains touristes américains de passage dans notre ville voulaient à tout prix, après une visite du Pioch, adopter la ville de Clermont qu’ils croyaient mutilée par les bombardements de la dernière guerre. On eut grande peine à leur faire comprendre qu’ils se trouvaient en présence d’éboulis naturels dus simplement à la griffe implacable du temps.

« On dit » que nous aurons enfin bientôt comme à Venise le « pont des soupirs » car c’est là certainement le nom que les clermontais donneront au nouveau pont qui unira les rives du Rhônel.

« On dit » que le nouveau pont aura dix mètres de large et vingt-cinq mètres de long, qu’il sera en ciment armé et que probablement les crues terribles de notre torrent ne pourront l’emporter.

« On dit » que Clermont n’a décidément rien à envier à l’Amérique puisque on y paie l’électricité 1 fr 19 le kilowatt et le gaz 2 f 65 le mètre cube.

« On dit » qu’il y a entente entre la municipalité et les marchands de chaussures pour entretenir l’état caillouteux de la promenade ; mais nous n’en voulons rien croire.

« On dit » que le « Petit Radical » tend désespérément ses bras aux cieux comme pour réclamer la vasque qui lui fut enlevée. Ne pensera-t-on pas à lui dans les prochains embellissements.

Chronique théâtrale (janvier 1922) :

La soirée donnée le 8 janvier par l’Orphéon et le Réveil avec le concours de l’Artistic-Club a obtenu un gros succès. C’est devant une salle comble que le concert eut lieu. Le Réveil montra qu’il était une des meilleures « cliques » du département. L’Orphéon, en réels progrès, fit preuve d’un ensemble remarquable. Il est composé d’éléments animés du feu sacré ce qui permet à son chef dévoué M. Bel d’obtenir d’excellents résultats. L’orchestre de l’Artistic club dirigé par le sympathique E. Bertrand eut sa bonne part d’applaudissements. Les intermèdes de chants nous permirent d’entendre MM. Jean et Jules Abbes, Gauzy et Cazals qui furent très fêtés par les spectateurs. Mme A. Guerre les accompagna excellemment au piano. Un accueil chaleureux fut fait à « Friponette » la nouvelle valse de E. Bertrand chantée à ravir par M. Cazals que le public rappela avec insistance. Nous prédisons à cette valse câline et langoureuse une grande vogue. Nous n’en voulons pour preuve que l’enthousiasme que mirent les choristes d’occasion à reprendre le refrain. Félicitations M. V. Marragou d’avoir pris l’initiative de ce concert qui est la première manifestation de « l’accord parfait » des sociétés musicales de notre ville (…).

Ciné Troubabour (1922) :

Dans cette rubrique est évoquée les films diffusés dans les cinémas « Pailhous » et « Carailles ».

« Les 3 mousquetaires » poursuivent leur triomphale carrière. Le spectateur est de plus en plus charmé par la bonne qualité des photographies et l’exactitude d’une mise en scène contre laquelle il serait bien difficile d’élever la moindre critique. L’action, malgré les péripéties nombreuses qui s’y pressent, reste claire et compréhensible sans fatigue aucune pour notre esprit constamment tenu en haleine par le mouvement endiablé qui anime chaque chapitre et qui se continue encore en nous lorsque l’écran est revenu blanc, à tel point qu’on en vient à regretter que le spectacle tout entier ne soit pas consacré à l’éblouissant film d’Henri Diamant-Berger.

Mercuriales du marché du 22 février 1922 :

Vaches : 18, veaux : 7, porcs : 244, moutons : 124, agneaux : 51, chèvres : 1, ânes : 9, cheval : 1

Il existait encore à cette époque le marché aux bestiaux dont le marché aux cochons près de la mairie. Le chemin de fer permettait aux bestiaux d’arriver le mardi à Clermont pour être vendus le mercredi sur le marché.

État civil : 1921

Mars : Naissances : 9, décès : 6, mariage : 2, publications de mariages : 6

Avril : Naissances : 16, décès : 10, mariage : 7, publications de mariages : 4

Juillet : Naissances : 34, décès : 16, mariage : 10

Il y avait du travail pour les sages-femmes surtout durant la période estivale !

Informations diverses (1922) :

Dans sa séance du vendredi 31 mars, le conseil municipal, qui avait déjà donné au « Troubadour » de nombreuses preuves de bienveillance, a voulu marquer d’une façon particulière l’intérêt qu’il porte à notre chère revue en lui votant à l’unanimité une subvention de 200 francs. Voilà pour le « Troubadour » une agréable surprise de 1er avril. Nous sommes particulièrement sensibles à ce geste généreux et à ce précieux encouragement. Nous exprimons ici à MM. les membres du conseil municipal toute notre reconnaissance.

L’orchestre de l’Artistic club a prêté son concours, samedi, à la soirée donnée par la tournée Sauveur de Marseille. Le programme comprenait une partie de concert, le 1er acte de « Manon » et « Un poilu pour deux », opérette. Il nous permit d’apprécier le talent de Mesdames Rose Sauveur, Suzanne Ruiz et Alice d’Arvill et de MM. Draguith et Toni-Nelli.

Pour mercredi 5 avril, nous est annoncée « Sa majesté Carnaval » revue créée à l’Apollo de Béziers. Espérons qu’une panne d’électricité ne se déclarera pas comme un samedi quelques heures avant la représentation.

Les échos de la Ramasse (février 1921)

La quête effectuée pendant la cavalcade du 6 mars, au profit du Monument aux morts, a rapporté près de 800 francs. C’est un résultat remarquable si l’on considère le très mauvais temps qu’il n’a cessé de faire durant cette journée.

Il existe à Clermont, une coopérative d’huile qui fonctionnera dès la récolte prochaine. L’emplacement en est déjà choisi, le terrain est acheté et les bâtiments s’élèveront en face de la gendarmerie, avenue du Président Wilson.

Nous aurons enfin la « letricité » ! On nous l’a promise pour fin mai. C’est le moment de procéder aux installations électriques dans les maisons.

Le reboisement de la « Ramasse » n’est pas complètement abandonné ; nous aurons l’occasion d’en reparler prochainement.

Deux de nos plus charmantes abonnées, Mlle Marie et Joséphine Pech viennent de nous quitter pour occuper un poste dans l’enseignement, à Londres.

Le dernier recensement accuse, dans l’Hérault, comme dans toute la France, une énorme diminution de la population (…) Clermont est un des rares centres qui ait vu augmenter le nombre de ses habitants, 5360 habitants contre 5177 en 1911, et cela, malgré les pertes de la guerre, qui s’élèvent à plus de 150 tués ou morts des suites de leurs blessures.

Nb : Le monument aux morts de Paul Dardé ne sera érigé qu’en 1932. La coopérative oléicole ouvrira ses portes en 1922, elle se situe toujours au même emplacement aujourd’hui.

La page des Damoiselles

Clermont le 22 février 1921

Monsieur le Directeur du « Troubadour »

Plusieurs de mes amies ont été, comme moi, étonnées que le numéro de février ne contienne aucun article de Modes. Je suis sûre, cependant, qu’au moyen-âge, tout en commentant les événements, le Troubadour n’omettait nullement de décrire les toilettes des actrices, de ses pastourelles, ni celles des « Mystères », ainsi que des somptueux atours des demoiselles spectatrices des tournois dont ils publiaient les comptes-rendus ! Je crois donc qu’en insérant dans votre revue une Chronique de la Mode intitulée « La page des Demoiselles », vous ne détournerez pas le Troubadour de son but. Il méritera même le gracieux épithète de « Galant » puisqu’il flattera le faible de ses lectrices et stimulera une branche de l’activité artistique au service de Vénus. N’est-ce pas un des plus troublants apanages du goût français que celui de notre « chic » inimitable ? Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, mes salutations et accepter de prendre connaissance de l’article ci-joint.

Une lectrice assidue

La page des Damoiselles (extrait)

Même à Clermont, la Mode intéresse les femmes, j’imagine ! Et une revue locale, rédigée par les membres d’un club qui a ouvert ses portes au beau sexe, ne peut-être complète que si elle consacre une page aux affaires de chiffons. Tandis que les journaux de mode de Paris nous inondent de patrons excentriques et de descriptions détaillées de toilettes somptueuses des théâtres et « Potinières » en vogue, nous ne mentionnerons qu’en passant les créations originales des Lauvin, des Poiret, des Piguet, qui utilisent il est vrai avec beaucoup de goût et un génie très personnel, les traits essentiels de la mode ; mais dont les modèles sont, en général, inimitables et crées spécialement pour nos grandes vedettes parisiennes. On ne s’est jamais tant habillé le soir et tandis que le « Dancing » agonise aux sons de nouvelles musiques nègres et hawaïennes qui, malgré leur tintamarre sont d’une cruelle tristesse, le théâtre semble le refuge des montreurs de modèles et des lanceurs d’idées. Le coup d’œil des salles de spectacles est féerique. Les décolletés se cachent frileusement sous la protection des manteaux et c’est au hasard des mouvements imprévus des spectateurs qu’on aperçoit des drapés de gaze laurée, des retroussis de velours et, parmi ceux-ci, notons en passant, la vogue exquise du velours mauve et du velours géranium.(…)

Nice, avec le Carnaval, a vu réapparaître ses élégances d’antan et sur la côte ensoleillée, s’est abattue, semblable à un vol de colombes, une nuée de capes de laine blanche, de jupes, de sweaters de même teinte et des « en cas » ou ombrelles dont les manches affectent des dimensions formidables. Ces manches représentent des gardes de poignards japonais, de grimaçantes figures d’ivoire ; mais qui oserait affirmer que ces « en cas » servent aux belles contre la pluie ! Non, ils ne sont que des ornements ajoutés aux mille ornements d’une toilette féminine.Les coiffures sont très simples en ce moment ; peu d’ondulations, des coques souples, quelques frissons, c’est tout. Les peignes viennent se piquer dans les cheveux comme un bijou ; mais j’avoue que je leur préfère, surtout pour les jeunes filles, des arrangements plus simples : le turban de satin ou, parfois aussi, une buée de tulle que retient un minuscule bijou et, pour les jeunes femmes, le bandeau de velours brodé de perles ou le ruban étroit d’argent ou d’or.( …)

Mimi Pinson

Voici un article paru en août 1921 et intitulé « Le Péril féminin »

(Cet article n’engage que son auteur qui ne l’a d’ailleurs pas signé.)

Nous avons beau fermer les yeux, le péril féminin existe. Nul ne peut en douter et l’Humanité (qui sera bientôt la Féminité) paraît destinée à sombrer dans l’abîme où, peu à peu, le sexe envahisseur va le précipiter. Tenez, des exemples. Le dernier recensement anglais accuse en chiffres ronds 42 millions et demi d’habitants, dont 2,5 millions de femmes de plus que d’hommes. En France, en 1914, il y avait 800 000 femmes de plus que d’hommes ; ajoutez les pertes de la guerre et vous aurez le chiffre déjà coquet de 2 300 000.

Plus près, à Clermont, les statistiques auxquelles nous nous livrons en établissant, tous les mois, les comptes-rendus de l’état civil, nous ont permis de remarquer que, du 1er janvier au 10 septembre 1921, il est né 60 filles et 50 garçons et que, d’autre part, il est mort 39 personnes du sexe féminin et 43 du sexe masculin. « Il naît donc plus de femmes que d’hommes, et il meurt plus d’hommes que de femmes ». Ajoutez à ces causes naturelles les guerres, les accidents mortels auxquels nous sommes plus souvent exposés et surtout le « mauvais sang » qu’elles nous font faire et qui abrège la durée de notre existence ! L’espèce masculine est donc en voie de disparition et si l’on ne prend pas à son égard des mesures de protection analogue à celles qui empêchent la destruction du gibier de terre et d’eau et de certains animaux incessamment traqués, comme l’autruche ou l’éléphant, nous pouvons dire que le moment est proche où il ne restera sur la terre que des femmes. Et comme si la nature ne se suffisait pas dans son œuvre destructive, les femmes en prennent déjà à leur aise avec nous. Déjà, aujourd’hui, elles ont une de ses façons de vous expédier en vitesse, et même en grande vitesse, si j’en crois Mme Bessarabo. Le péril qui se dessine amplement de nos jours, sera insurmontable dans quelques années ou en quelques dizaines d’années. Les femmes, ne l’oublions pas, ont toujours eu pour elles la ruse ; elles ont maintenant le nombre et, grâce aux sports, elles auront bientôt la force. Mais à ce moment-là, il sera trop tard pour réagir. Nous nous contenterons de plier sous le joug et nous accorderons, mais un peu tard la palme du martyre à Saint-Landru.

X

Article sur la fête du Collège en 1922 :

Depuis quinze jours, la fête du Collège fait les frais de toutes les conversations. Les dames et les jeunes filles discutent des robes et des chapeaux qui leur siéront le mieux ; pour assister à la kermesse, dans le poudroiement d’or du soleil et le chant des cigales, les toilettes claires seront d’un délicieux effet ; le soir, au contraire, sous la douce clarté des ampoules électriques artistiquement voilées, les étoffes aux tons atténués seront en harmonie avec la molle langueur du soir, nous dit-on. Ces soucis, ces curiosités qui se manifestent dans le public sont d’un heureux présage pour le succès de la fête. Disons aussi que rien ne sera négligé par les organisateurs pour obtenir de brillants résultats. La cour du Collège qui se prête aux décorations amples et copieuses offrira un féerique coup d’œil. La scène, qui sera dressée pour la matinée théâtrale, abondamment ornée de feuillages et de plantes vertes constituera un véritable théâtre de verdure qui n’aura rien à envier à ceux de Bussangs ou de Cauterets. Il est vrai qu’un artiste d’un goût sur, veillera sur tous ces embellissements. Le comité a obtenu le concours de l’Artistic Club pour la matinée et pour le concert du soir. Voici d’ailleurs le programme, à peu près complet des fêtes :

Ouverture des portes à 15h. La vente kermesse fonctionnera dès 15h30. A 16h, matinée théâtrale avec l’orchestre de l’Artistic et le concours de M. Cazals. Au programme « Un monsieur qui a brûlé une dame » comédie de Labiche interprété par le groupe théâtral de l’Artistic.

Le soir à 20h30, Grande fête de nuit, concert vocal et instrumental. A 22h30 bal et bataille de confetti. Au matin, on dansera le Cotillon, avec accessoires, pour clôturer la fête.

La cavalcade du 6 mars 1921 (extrait)

Les anciens n’avaient, pour désigner le poète et le devin qu’un même nom. Il faut croire que, cette fois, le poète était un mauvais poète puisqu’il fut un mauvais devin. C’est, en effet, par une journée grise, absolument désespérante, qu’a eu lieu la cavalcade du 6 mars. Quel beau spectacle si le soleil n’avait pas boudé derrière les nuages ! Mais dépêchons-nous de donner le compte-rendu de la fête, la place et le temps pourraient nous manquer. Nous nous contenterons de citer, dans l’ordre du défilé, les différents éléments qui y ont participé. En tête du cortège, deux quêteurs à cheval, en brillante tenue de cavaliers arabes : MM. Despeyroux et Courret. L’admirable phalange de l’Union musicale de Gignac qui, malgré le temps menaçant, n’avait pas hésité à effectuer le déplacement. Comme nous l’avons déjà dit par ailleurs, cette société nous a donné là un bel exemple de solidarité et de confraternité artistique. Un cyclavion fleuri piloté par le petit Montagné. Une motocyclette montée par le jeune Laborie. Le char de l’Avenir où, comme dans un nid de verdure, décoré de fleurs aux couleurs de la société, se démenaient une douzaine de délurés gaillards en maillot.

Voiturette fleurie, artistiquement décoré par M. Saquet

Le magnifique char de « l’industrie et du commerce » de MM. Laborie et Guiraudou, représentant d’une part un coquet pavillon orné de mosaïques, d’autre part une tonnelle sous laquelle fonctionnait une machine d’imprimerie. Et c’est un spectacle peu banal, celui de cette presse tirant un sonnet que deux jeunes filles, vêtues en Lorraine et en Alsacienne (Mlles Guiraudous et Galinié) vendaient aussitôt, au bénéfice du monument aux morts.(…)

La pergola, auto fleurie de M. Combarnous. Sous une élégante treille italienne, ornée de lierre et de glycines, de délicieuses petites filles figuraient un parterre de roses et c’étaient les petites Geysse, Sabatier, Baldy, Jeanjean, Gaussin.

La voiturette du Tennis club, que tirait un gentil petit âne conduit par un jeune marquis, ornée de raquettes fleuries, sous une coupole de glycines, cet harmonieux ensemble était complété par deux jeunes dames en tenue de sport : Mmes E. et L. Bertrand, accompagnées du jeune Maurin.

La gigantesque bouteille du bon pinard, d’où émergeait parfois le sourire Rabelaisien de M. Rouveyrol(…)

En résumé, superbe défilé, qui, nous le disons sans flatterie, fait honneur au bon goût des clermontais, et aussi à leur esprit d’improvisation, puisque la fête fut organisée en quelques jours. Mais aussi, que de dévouement et de travail de la part de tous, et, pour n’en citer que quelques-uns au risque de faire des jaloux : MM Duviols, Parado, Laborie, Gasset (…)

G.C.

Les fêtes de quartier :

Septembre nous a ramené les traditionnelles fêtes du Pioch et de la Frégère. Après la fête de la Coutellerie qui fut très brillante, une émulation salutaire s’empara des jeunes gens du Pioch qui jurèrent de faire mieux encore qu’on avait fait jusqu’à présent. Nous devons reconnaître que la fête du Pioch brilla cette année d’un éclat inaccoutumé. Dans le cadre des vieilles maisons qui l’enserrent, la place du Radical fut pendant plusieurs jours le rendez-vous d’une foule bruyante et joyeuse qui prêtait à ce coin du vieux Clermont une extraordinaire animation. Tous les amateurs de danse étaient là, et même un peu là. Ils le firent bien voir quand l’orchestre attaqua la fameuse « Boulangère » qui à Clermont est en train de supplanter tous les shimmys et one step exotiques. Il convient de signaler encore la décoration du bal particulièrement soignée. Elle fait le plus grand honneur aux organisateurs qui durent se montrer tout à la fois architectes, peintres et habiles décorateurs. A la Frégère on a fort à faire pour mériter la faveur du public. La fête est la dernière en date des fêtes de quartier. Il lui faut compter aussi avec les intempéries que l’automne nous apporte. Elle mérite surtout son nom de « Frécheida » (rue fraîche). Et cependant elle obtient toujours un énorme succès. Il est vrai que le Planol aux vastes proportions se prête à merveille aux évolutions chorégraphiques de multiples couples. Et cette année sous les mille feux d’un éclairage électrique du plus artiste effet on se serait laissé aller facilement à attendre l’aurore qui sans doute aurait paru bien pale auprès d’un pareil flamboiement.

Hogier

Poème de Gaston Combarnous

Le Troubadour

Le Troubadour

Par les sentiers et les chemins

De la garrigue ou de la plaine,

Sans calame et sans parchemins,

Il va chantant à perdre haleine.

Légers et fols, tel la phalène,

Et changeant de fleur chaque jour,

Cueillons lys, œillets, marjolaine,

Car voici le gai troubadour.

Sans nul souci des lendemains

« Est-elle brune ou bien châtaine ? »

Toute mandole a, dans ses mains,

Plus d’un air pour sa souveraine !

Femme du peuple ou châtelaine

(qui ne fait un rêve d’amour!)

Murmurez un doux cantilène,

Car voici le gai troubadour.

Sur la place où crient les gamins,

A l’affût de la moindre aubaine

« Disputes ou joyeux hymens »

La voisine en vain, se démène !

Sans retard, allons, qu’elle apprenne

L’exploit lointain du beau pandour

Ou les méfaits du tire laine,

Car voici le gai troubadour.

Bourgeois pourvu d’une bedaine

A mon appel seras-tu sourd ?

Ouvre ta bourse, ô bon Mécène,

Car voici le gai troubadour.

Poème de René Gosse :

« L’été s’en va »

« Le splendide éventail du soleil se reploie…

Par le gazon menu des jardins somptueux,

Les suprêmes rayons glissent, voluptueux

Comme des doigts gourmands attardés dans la soie.

Ils s’alanguissent, longs et lents… et l’on dirait

Qu’ils ont peur de ne pas revenir des nuits sombres ;

Leur divine clarté frissonne au seuil des ombres

Et leur caresse oblique est lourde d’un regret…

…Et les tiges des fleurs infléchissent leur ligne,

Défaillantes sous ce baiser de long adieu…

Et les rayons, montant toujours dans le soir bleu,

A gravir le flanc brun des coteaux se résignent.

Par la bruyère rose et les touffes de thym

Dans la vasque de roc, ou, d’un reflet s’allume

L’eau claire qui descend vers la plaine et la brume,

Ils s’oublient un instant, joyeux comme au matin…

…Enfin sur les vapeurs que les brises emportent,

Ce sont des larmes d’or qui tremblent au ciel pur :

L’astre, qui dans le temps, voit le destin obscur,

Pleure déjà les fleurs qui, demain seront mortes. »

A propos de René Gosse dans un article « Les échos de la Ramasse » en 1921

Félicitations à M. René Gosse, fils du professeur au Collège, lui-même ancien élève de notre établissement, et qui vient d’être promu chevalier de la Légion d’honneur. Officier d’artillerie pendant la guerre, grièvement blessé à la bataille de la Marne, professeur de tir et de topographie à l’école de Fontainebleau, puis directeur du service technique de Saint Cyr, M. René Gosse contribua puissamment à la défense aérienne, imagina diverses méthodes de repérage et inventa même plusieurs appareils.

La fin du journal :

Le « Troubadour » cesse de paraître en décembre 1922, à priori, pour des raisons économiques.

Voici le poème d’adieu de Gaston Combarnous pour la dernière édition du journal :

L’adieu du Troubadour

Sous les grands murs du vieux castel

Ou le fier donjon se redresse,

Pour nous le joyeux ménestrel

Deux ans entiers chanta sans cesse ;

Las ! maintenant quelle détresse !

L’écho charmant des vieilles tours

Plus ne nous emplira d’ivresse

Car s’en va la gai Troubadour !

Le soir sous le toit paternel

Ou, vieillards, vous étiez en liesse,

Du vieux parler d’oc immortel

Vous n’entendrez plus la richesse ;

Et vous enfants pleines d’adresse

Qui façonnez toile ou velours,

Vous n’aurez plus tant d’allégresse

Car s’en va le gai Troubadour !

L’aimable et naïf jouvencel

Au doux zéphyr qui le caresse

Aux fonts, aux prés, aux nids, au ciel

En vain clamera sa tendresse,

En ces temps empreints de rudesse

Il n’est de place pour l’amour,

L’humour lui-même nous délaisse

Car s’en va la gai Troubadour

O mon pays, o ma jeunesse

Point n’est besoin d’autres discours :

Mon âme est pleine de tristesse

Car s’en va le gai Troubadour

G Combarnous : Décembre 1922

Repères historiques :

Quelques événements de l’année 1921 :

16 janvier : Aristide Briand nommé président du Conseil, chef du gouvernement.

25 janvier : conférence de paix de Paris (1919). Elle fixe les réparations dues par l’Allemagne à 226 milliards de marks-or.

19 février : alliance défensive entre la Pologne et la France.

5 mai : sortie du parfum No 5 de Chanel.

27 mai : publication du Code de la route en France.

19 juin : première traversée Le Havre-New York du paquebot Paris avec plus de 3000 passagers.

22 juillet : loi de finances portant création des pelotons mobiles de gendarmerie

27 juillet : accords franco-allemands : réparations en nature.

7 novembre : en France, ouverture du procès de Henri Désiré Landru, tueur en série.

1er décembre : Henri Désiré Landru, accusé du meurtre de huit femmes, est condamné à mort.

25-31 décembre : premier congrès du PCF à Marseille

Quelques événements de l’année 1922 :

6-13 janvier : conférence de Cannes : Réduction de la dette allemande en contrepartie d’une garantie anglaise du traité de Versailles.

12 janvier : démission du Président du Conseil Aristide Briand.

15 janvier : Raymond Poincaré, partisan d’une politique intransigeante vis-à-vis de l’Allemagne est nommé Président du Conseil.

3 février : la tour Eiffel retransmet le premier bulletin météorologique sur les ondes de la TSF.

25 février : exécution de Henri Désiré Landru.

16 avril : inauguration de l’Exposition coloniale à Marseille.

30 avril : pose de la première pierre de l’Église Notre-Dame du Raincy, monument emblématique e l’architecture moderne, construite par les frères Gustave et Auguste Perret.

26 juin : ouverture du premier congrès de la Confédération générale du travail unitaire.

20 août : jeux Olympiques féminins au stade Pershing, à Paris.

Août : Man Ray photographie la collection d’été de Paul Poiret.

14 – 19 octobre : IIe congrès du PCF.

6 novembre : lancement des programmes de la première station radio privée, Radiola,

Monet fait don de 19 Nymphéas aux Musées de France.

Notes :

1) Lou Tioulat Paternel : hymne poétique écrit par Jean-Antoine Peyrottes, poète potier de Clermont

* L’Artistic Club :

Le premier club nommé « Artistic club » fut fondé en 1898 par Mr André, professeur au Collège (lycée actuel) qui avait décidé de vivre hors de son lieu de travail. Ce dernier, féru de musique, avait cédé son logement professionnel à ses élèves à condition qu’ils y fassent le plus de bruit possible !

L’Artistic club fut refondé le 12 décembre 1912 par Messieurs Fraisse, Bertrand, Bonnefous, Emile, Banes, Axes, Hein, Rouaud, Serven, Bourboujas, Azema…Le siège social était le café du Pavillon sur les allées Salengro près du théâtre. D’après les statuts, le but poursuivi était « de réunir et de rapprocher, le plus souvent possible, tous ceux qu’anime le même amour des belles lettres et des arts, de donner des représentations théâtrales, d’organiser des conférences et des concours, de favoriser en un mot, par tous les moyens, l’œuvre si utile et si féconde de la décentralisation artistique ». Ils eurent l’idée d’organiser des spectacles de variétés, musiques, danses, chants, qui eurent aussitôt un grand succès mais la première guerre mondiale va interrompre l’aventure. Il reprendra son activité après la guerre en octobre 1919 sous la présidence de M Coste avec comme nouveau secrétaire Gaston Combarnous qui lui donna aussitôt une dimension importante au point d’accueillir jusqu’à 115 membres. Le club écrivait des revues locales jouées au théâtre et où les thèmes étaient tirés de l’actualité clermontaise ainsi que des pièces et opérettes. Le club était une société artistique, littéraire et musicale. Il possédait une bibliothèque de plus de 500 ouvrages accessibles à tous les membres. Il donnait des concerts au théâtre mais aussi à l’hôpital, au Collège et parfois à l’extérieur de Clermont.

Patrick Hernandez, juin 2019

Source des documents

Revue mensuelle « Le Troubadour »

Archives de Gaston Combarnous déposées au GREC

Remerciements : M Pierre-Joan Bernard

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