LE PARLE CLERMONTAIS

La langue occitanne est une harmonisation des différents  » patois » des communes du sud de la France. Evoquons ici le « parlé »de Clermont l’Hérault et ses particularités.

La terminaison en  as  des féminins pluriels ex : Las fénnas  ,(les femmes) en Rouergat « las fennos »

Substitution de  l  à  R: ex: Malbre  (marbre )  Colidor (corridor) Maltre (martre)

Suppression de la consonne  l   Ex  Itra  (litre)  Entilha   (Lentille )

U se prononce comme EU français (les lodevois  prononcent l’U à la  la française

Lorsque le son OU est précédé des voyelles : a,e, i, o  on prononce: AOU,EOU,IOU,OOU

le J  se prononce tch: ex tchour  pour jour, contrairement à Lodeve ou il se prononce  J.

LH remplace le ILL français Ex : Muràlha (muraille) Paulhan se prononce Paullan..

Bien d’autres différences existent

Les Proverbes Clermontais  

Estre courajous couma un souldat de la Vièrja  Maria que nioch et jour prèga per la pès: Etre courageux comme un soldat de la Vierge Marie  qui nuit et jour priait pour la paix.

Estre engrunat couma una vièlha semàl            -Etre déterioré comme une vieille comporte

Estre fantasièrous couma une fénna encènta – Etre fantaisiste comme une femme enceinte.

Estre frisàt couma una endévia                            Etre frisé comme une endive

Estre grand couma un despènja -figas               Etre grand comme un  ramasseur de figues

EStre rafit couma de passadilha                         Etre  transi comme une raisin sec

Estre tissous couma  mas mouscas                   Etre taquin comme des mouches

Estre ple couma un bourgnou                               Etre rempli comme une ruche  (pour ivresse)

Estre négre couma las titinas d’un riquet              Etre noir comme des titines d’un chien.

*Fayre couma lou fourgnè de Ceyras que quitàva la pàla per parlà: Faire comme le boulanger de Ceyras qui quitter la  pelle pour parler.

Fayre la demanda, amày la respounsa couma lou curàt de Clans : Faire la demande et même la réponse comme le curé de Clans

Marchà déblingoy couma un desrencàt                Il marche  de travers comme un déhanché

Abùre d’hounou couma un gràpau de plumas   Avoir de l’honneur comme un crapaud à des plumes

Abùre d’argént couma un chi de gnèyras           Avoir de l’argent comme un chien à des puces

Abùre une figure couma un tal de manàayda     Avoir une figure comme un tranchant d’hache

Abùre un parèl de gàutas couma un troumpetàyre           Avoir une paire de joues comme un trompette.

Abùre un quioul couma un amoulàyre                  Avoir un « cul  » comme un rémouleur.

Abùre de biàys couma una fusta                           Avoir  de l’habileté comme une poutre

Badà couma un amargassat                                Il baille comme une jeune pie.

Banejà couma las cagaràulas quand trona        Il bave comme les escargots quand il tonne

Brandi caucun couma un sac de quittàncas      Il secoue quelqun comme un sac de quittances

Biure couma un embùt                                           Boire comme un entonnoir.

Cerca quicon couma une espilla menuda          Il cherche quelqun comme un fine aiguille

Estre fier couma un miquelet                               Etre fier comme un Nebiannais (surnommé Miquelet)

Estre fagotat couma un manoul de gabèls         Etre habillé comme une poignée de sarments

Estre afàayrat couma un àse per vendémias    Etre affairé comme un ane pour vendanges.

Estre regoulumàt couma un cantèl de fiu           Etre embrouillé comme une pelote de fil

Estre jalàt couma un cèrca-pous.                         Etre gelé comme un cherche-puits (crochet pour récuperer un seau

Estre càde couma la bràsa.                                Etre cher comme la braise ( les boulangers vendaient la braise)

 Razounat couma una chilinga                              raisonner comme une seringue

S’amusà couma un croustet tras una màla      S’amuser comme un crouton sous une malle.

S’acourdà couma lou Magnificàt à matinas    S’accorder comme le Magnificat à Matines

S’en anà couma un toumbarèl sans rodas          Marcher comme un tombereau sans roues.

S’estre vendut couma un porc al mercat             S’etre vendu comme un porc au marché

Se sourelhà couma las engrèulas                        Il se met au soleil comme les lezards

  • Lou boun Diou nous àyma e nous tén de court
  • Lours en bouràssa, poulit en plaça
  • Lou qu’es pla  languis d’estre mal
  • La clàu d’or doubrîs toutas las portas
  • Lous pénjou pas sans bus téne
  • L’ayga passàda fo pas vira jés de moulis
  • Lou pus sot , es bu pus savant dins sous afàyres
  • Lous que donou bus conseils onou pas las ajudas
  • Lou sén pot pas veni avant l’àje
  • Méu en bouca , fet en cor
  • Mari clar, tarràl escu , de ploja en ségù
  • May tén la car que la camisa
  • Nobléssa sans argént, es lùn sans oh
  • Novia fangousa , novia herousa
  • On pot pas éstre à la proucessïu , amay à las campànas
  • Ploù toujour sus bagnàts
  • Per sént Marti, tapa ta bouta , tàsta tour vi
  • Pecàt amagàt, es miéch perdounàt
  • Que To pas quand pot, fopas uand vol
  • Que demora joust soun couvén, se res noungagna, rés noun pérd
  • Que se gràta ountc ye prusis, To pas tort à sous vesis
  • Quand un malhàr diu arrivà, y anàn tout dréch
  • Que per noué se souréiha, per pàsquas gàsta sa légna
  • Que dourmis la matînàda, cal que trépa la jourdàna
  • Qu’o pas bouna memoria, cal qu’aje bounas cambas
  • Que bià amergan, pot pas escoupi dous
  • Quand l’aùbre es toumbàt   tout bu mounde couris à las bràncas
  • Que gàgna témps tout
  • Qu’o de bé , ne perd, qu’e n’o, ne gagne
  • Qué n’o un dét, ne vol une càna
  • Roujeyrola del mati, ploja ou vént per bu cami
  • Roujeyrola del véspre , bel temps per bu campéstre
  • Se vos menti pàrla dcl témps
  • Tarral de nioch pàssa pas bu pioch
  • Un témps ,trémpa , l’autre destrémpa
  • Un pibon pot pas fàyre un sàuze
  • Un houstal sans fénnas es un desén
  • Un chi espiàva un avésque e ey pissét sus la couga
  • Voulés arrestà un fol. cargàs ye una fénna al col
  • Val may un que sap. que cént que cércou
  • Le bon Dieu nous aime nous tient de court
  • Laid en couches, beau au marché
  • Celui qui est bien, il lui tarde d’être mal
  • La clé d’or ouvre toutes les portes
  • Ne le suspend pas avant de l’avoir
  • L’eau qui a coulé ne fait tourner aucun moulin
  • Le plus sot est le plus savant dans ses affaires
  • Ceux qui conseillent n’apportent pas leurs aides
  • Le bon sens ne vient pas avant l’âge
  • Miel en bouche, fiel dans le coeur
  • (ciel) marin clair, montagne obscure , la pluie est sure
  • On tient plus à sa chair, qu’à sa chemise
  • Noblesse sans argent, est une lampe sans huile
  • Noce boueuse, noce heureuse
  • On ne peut pas être à la procession et aussi aux cloches
  • Il pleut toujours sur les mouillés
  • Pour St Martin, bouche ton fut, goûte ton vin
  • Pêché avoué, à moitié pardonné
  • Qui ne fait pas quand il peut, ne fait uand il veut
  • Qui reste sous son couvert, rien ne gagne rien ne perd
  • Qui se gratte où ça le démange ne fait pas de tort à son voisin
  • Quand un malheur doit arriver, nous y allons tout droit
  • Quand à Noél le soleil brille pour Pâques il utilise son bois
  • Qui dort le matin, doit travailler la journée
  • Qui n’a pas bonne mémoire, il faut qu’il ait de bonnes jambes
  • Qui boit amer , ne peut pas cracher doux
  • Quand l’arbre est tombé tout le monde court aux branches
  • Qui gagne du temps, gagne tout
  • Qui a du bien le perd, qui n’en a pas, en gagne
  • Qui à un doigt, veut une Canne
  • Ciel rougeoyant le matin, pluies et vent par le chemin
  • Ciel rougeoyant du soir, beau temps pour le paysan
  • Si tu veux mentir parles du temps
  • Vent du nord de nuit ne passa pas le faîte
  • Un temps mouille, l’autre sèche
  • Un peuplier ne peut pas faire un saule
  • Une maison sans femme est un désert
  • Un chien regardait un évêque et ce dernier lui pissa sur la queue
  • Vous voulez arrêter un fou, chargez le d’une femme au cou
  • vaut mieux un qui sait qu’un qui cherche

LES  EXPRESSIONS CLERMONTAISES

DOUS SAOU DE MAY QUE TU CAMEL – DEUX SOUS DE PLUS QUE TOI, CHAMEAU!

Mas coulihounat quand t’ay vist – tu m’as attrapé (ou couillonné) quand je t’ai vu.

Cela s’adressait à un farceur impénitent, ou à un escroqueur mais également c’était usité ironiquement pour répondre à celui (ou celle) qui annonçait une nouvelle incongrue.

Sios poulida may qu’una fenna (Tu es plus jolie qu’une femme)

En parlant de quelque chose ou personne ayant une certaine valeur.

Néga Saouma: Noie ânesses ou mulet

Les vieux Clermontais connaissent le pont (virage avant les Bories) surnommé mystérieusement ainsi. [origine provient du fait que dans ce virage (qui suivait la descente du Col de Gajo) emporté par la vites­se plusieurs charrettes tombèrent dans le ruisseau provoquant ainsi la noyade (ou trempage) de leurs mon­tures. Au dessous de ce pont on utilisait autrefois les piles (nom languedocien des lavoirs).

Embusqué : (homme qui se dissimule, parfois pour une embuscade)

Mais dans le cas usité c’était pour dénoncer le fuyard, le planqué qui cherchait tous les moyens pour se défiler. IL s’agissait surtout pour ceux qui n’étaient pas allés au tront, soit en simulant des maladies, soit en se taisant «pistonner» (recommander) pour rester à l’arrière, c’est ainsi que lorsque fut lancée la mode de 13laquer les cheveux en les repoussant en arrière l’on disait que l’on était coiffé à «l’embusqué».

VALSEUR DE CLAIR DE LUNE:

Curieuse expression née de la nécessaire qualification ironique à la mode Clermontaise des ouvriers qui travaillaient «a prix tait», c’est à dire payé au rendement, par exemple, tant pour un échaus (rond creusé autour du cep pour le nettoyer) ou pour un trou (excavation creusée pour arracher les souches à remplacer. Certains allaient travailler à la nuit tombée, donc ils valsaient autour du cep, ce qui justifiait l’expression «au clair de lune».

Les proverbes clermontais

 A cadun se siu, n’es pas trop

A fàuta d’un bàu – metén un sage en cadiéyra:

AI found del sac se troba las brisas

A chaqua Pioch Yo sa coumba:

Bestial jouve Cal que trèpe:

CaJ estre tout car ou tout pèy:

Cèrca Rams que traparas Pàsquas:

Cal anà douçamént à las davalàdas:

Deman pourtaro soun pan:

De pàsquas à Pantacousta bu dessert es una crousta:

D’amount jitou, d’avàl récàssou

Lous rocs voù ais clapasses

Lou reynard que dourmis la matinada O pas la barba ounchada:

A chacun son dû ce n’est pas trop. Faute d’un fou, mettons un sage sur une chaise.

Au fond du sac on retrouve les miettes.

  A  chaque cime il y a son vallon (ou combe).

Jeune animal il faut qu’il coure.

 Il faut être tout chair ou tout poisson.

Cherche Rameaux, tu trouveras Pâques.

  Il   faut aller doucement dans les descentes.

Demain portera son pain

De Pâques à Pentecôte, le dessert devient une croute. D’en haut ils jettent, d’en bas on récolte.

 Les  rochers vont aux tas de pierres (clapas).

 Le  renard qui dort le  matin n’a pas la barbe mouillée.

Lous jardignés vàntou sous porres;             Les jardiniers vantent leurs poireaux.

L ‘on dona souvent un pèze par abure la fava:       L’on donne souvent un petit pois pour avoir la fêve.

On tùga pas totas las mouscas que nous fissou :  On ne tue pas toutes les mouches qui nous piquent?

Quand trona en avril prepàra toun baril :                    Quand il tonne en Avril prépare ton fut.

Quand bu chavàl s’es en anat de l’estable es pas besoun de barrà la porta:

Quand le cheval est parti de l’écurie il n’est pas besoin de fermer la porte.

Que trày peyrétas Tray amourétas:          Qui à de l’argent (piécette) à des amourettes.

Qui ayama Marti ayma soun chi    Qui aime Martin aime son chien.

Rodas que roudaras dins toun pays tournaras:   Rode que tu rôderas, dans ton pays tu retourneras.

Santàt sans argént Miècha malaudiè:      Santé sans argent, mauvaise maladie.

SE peta pas pus nàut que bu quioul: On ne pète pas plus haut que son cul.

Se pot pas lavà bu cap à l’ase quand l’o négre:  On ne peut pas laver la tête à l’âne quand il l’a noire.

Sabatiè fay toun mestiè:    Savetier fait ton métier.

 Estre vestit couma un poudayré

Estre aqul couma un bastou vesti:

Estre toujours en mitan couma bu dimècres

Fàyre una mina couma un cagayre:

Marchà debingoy couma un desrencat:

 Nadà coum un tap de ciuze:

Petà couma un escaflidou

Razounà couma una chilingua:

S’amusà couma un croustet tras una màla:

S’en ana couma un toumbarel sans rodas:

S’estre vendut couma un porc ai mercat:

Téne l’ayga coum un pagné sans quioul:

Tustat couma un distimburlat:

 Etre vétu comme un tailleur de vigne (chaudement).

 Etre comme un bâton habillé.

  Etre toujours au milieu comme le Mercredi.

Faire un visage de constipé.

Il  marche de travers comme un déhanché.

Il nage comme un bouchon de suie.

Il pète comme une sarbacane.

Il raisonne comme un seringue.

Il s’amuse comme un croûton derrière une malle.

Il  s’en va comme un tombereau sans roues.

S’être vendu comme un porc au marché?

Il tient l’eau comme un panier sans tond.

Il tape comme un détraqué.

 Glossaire des expressions diverses

Apounchà de jouncs amb una màssa                              Il appointe des joncs avec une masse.

Abùre la broda                                                                    Avoir  le gout de roder

Abùre las tripas  nousàdas                                               Avoir les tripes nouées

Abùre toujours una tripa de bouyda                               Avoir toujours une tripe de vide.

Acampa sas pélhas                              Il ramasse ses chiffons.   ( A l’agonie le mourant remonte son drap )

Atapà soun floc ambe sas céndres                      Il couvre son feu avec ses cendres (il cache un forfait)

Anà à Vic sanja d’èr                                               Allez à Vic changer d’air ( Décampez, à ne plus vous revoir )

Anà sur la Ramassa ambe la camisa bagnada e un embut al quioul: Allez sur la Ramasse avec la chemise mouillée et un entonnoir au « cul  » ( ou allez vous faire f….. )

Anà farrà de mouninas                                                       Allez faire des singeries

Badayè bol pas menti,ou bol manja ou vol dourmi         Bayer ne veut pas mentir ou il veut dormir.

Canta la Créda tras un bertas.                                           Il chante le Crédo derriere un buisson.

Counoustre Bàysa de Nebian                                           Vous connaitrez le baiser de Nebian  !

Doumày  anan ,douméns valén, fan couma lous efans de Jerusalem: Plus nous allons, moins nous allons, nous faisons comme les enfants de Jerusalem

Demandà quicon à Matiu, qu’es may couqui que yéu                 Demande quelque chose à Mathieu qui est plus coquin que moi

En coulhonent à Céta faguèrou un bastimént                      En « couillonant » à Sete ils firent un batiment.

Estre batejàt ambe d’ayga de merlussa.                                  Etre baptisé avec de l’eau de morue.

Estre nascut dins la crespina                                                Etre né dans la crépine

Fàyre balandrin-balandràn couma las campanas               Faire  brinquebaler comme les cloches.

Jougà lèr des tres pezouls sus la couga d’un rat               Il joue l’air de trois pous sur la queue d’un rat.

Fàyre brulla lou souc de Nadàl                                             Faire bruler le souc de Noël (C’est à dire ne pas regarder à la  dépense, car la souche de Noël était gardéeprecieusement)

La vièlha voulio pas jamày mouri                                     La vieille ne voulait jamais mourir;(toujours curieuse)

M’aurio douna Marmànda qu’aurio dich que nou.           Vous m’auriez donné Marmande que j’aurais dit non.

Poure pas chinchà càucun                                                   Vous ne pourrez pas leurrer quelqu’un.

Semblà Ginevièva de Brabant que menàva lous pouls à vèspras: Elle ressemble à Ste Genevieve de Brabant qui menait les pous à Vêpres

Semblà  un chot sus la palèta                                            Il ressemble à un hibou sur son perchoir.

S’espetà la bidilha                                                               Il se goinfre à s’en péter la ceinture.

Se pessugà e se senti pas                                                  Il se pince et il ne le sent pas.

Saupre pas pas ounte penchà soun                                Vous ne saurez ou pendre votre lumiere.

Siàu,siàu, que lou pèy monta .                                          Sage,sage (ou doux) que le poisson arrive.

Tirà lénche                                                                           Il traine le pas.

Un poutou es un estelou,yo pas rés de pus séc.          Un baiser  c’est comme une brindille,il n’y a rien de plus sec.

D’un lensol ne fario pas un sùga-man                            D’un linceul il n’en ferait pas un essuie-mains.

Emmascario las sèrs.                                                        Il ensorcellerait un serpent.

Se lou cièl toumbàva ye sèrian dejous                            Si le ciel tombait,nous serions dessous.

Se ye quichàvou  lou nas soutirio lou lach                     Si on lui pressait le nez il sortirait du lait.

POURTOUN LOU LACH

(On porte le Lait – Ext/ Joust la Trelha)

« Digàs Marioun, l’enfant de Miquelet

O fantasie d’espousa nostra filha

Un garçounas, sens familha, soulet

Qu’o de que. La boira de la Quilha

D’un boun raport, ça d’an fo fossa escuts

D’aquel garcoun ? Disoun qu’o per mestressa

Dins soun oustal ! Sa bona, una jouinessa

Al mourre ardit, pensa be qu’anaraï

Trouba quauqu’un e que saupren s’es vraï »

Quauques meses pus tard se couvenguet

Que lou garcoun vendio far l’entrevista

Aqueste ser, « Sàbes Marioun », diguet

Lou vielh Tournas, « te cal pas estre trista

L’enfant es brave e lou mounde jalous

Tous ce qu’où dich n’éra que babiolas,

Vai t’en cercar muscat et croquignolas »

Fo michan tems, lou cel es nivoulous ;

Rasa de fresc, tout soulet, arrivet :

Mes, pauc à pauc l’oura venguet tardieira

Tindet un tron et pertout sul village

De vent, de glaus ; era un terrible ourage

Efants, lou tems es agre et pia michant

Sem abrigats, siaguem pas en coulera

Tan pis à la guerre couma à la guerra

« Cal pas parti. Marioun ounte coucham ?

Louisa et Marioun, naustres coucharem

Toutes dous al gran liech », aqui l’afaïre

Metet su cap soun bounet de couton

E s’alounguet tout de long al cantoun

« Crese que m’où énervât » se diguet lou garcoun,

Mes à la fin dourmiguet.

De boun matin, qu’auqu’un tusta à la porta

Entredourmit, lou jouine orne o glissât

Sa man sul ventre de Tournas «Anneta !

Sauta vite que te portoun lou lach »

Sul cop,Tournas sauta e perd sa bouneta

Tout en crident : « Moussu de qu’avec fach ?

Alors es vraï, coucha ambe la bona ?

Filas d’aïci, sautur, poulissoun,

Sios pla coûtent, es l’azard que vous douna

Pla malgrat vous una abouna leçoun ».

« Dis Marion l’enfant de Miquelet (Nébiannais)

A fantaisie d’épouser notre fille.

Un garçon, sans famille, seul,

II a du bien, la ferme de la Quille

D’un bon rapport, chaque an, fait nombreux écus.

De ce garçon, on dit qu’il a pour maîtresse,

Dans sa maison ! Sa bonne, une jeunette,

Avec, ma hardiesse, penses bien que j’irai,

Trouver quelqu’un et nous saurons si c’est vrai »

Quelques mois plus tard, on convient

Que le garçon viendrait faire l’entrevue

Ce soir là, «Tu sais, Marion » dit

Vieux Thomas, » il ne te faut pas être triste,

L’enfant est gentil et le monde est jaloux

Tout ce que l’on a dit, n’est que bêtises

Va chercher, muscat et amuses-gueules »

II fait mauvais temps, le ciel est nuageux.

Rasé de frais, tout seul il arriva,

Mais peu à peu, l’heure tardive arriva,

On entendit un tonnerre et partout sur le village

Du vent, des éclairs, c’était un terrible orage

Enfants le temps est aigre et très méchant

Nous sommes abrités, ne soyons pas en colère

Tant pis, à la guerre comme à la guerre,

« II ne faut pas partir, Marion ou nous couchons ?

Louise et Marion, nous autres coucherons

Toutes deux dans le grand lit », voilà l’affaire

II mit sur sa tête son bonnet de coton

Et s’allongea tout de long dans son coin

« Je crois qu’ils m’ont énervé » se dit le Garçon,

Mais à la fin s’endormit.

De bon matin, quelqu’un tape à la porte,

Entr’endormi, le jeune homme a glissé

Sa main sur le ventre de Thomas « Anette !

Saute vite on te porte le lait

Sur le coup Thomas, saute et perd son bonnet

Tout en criant : « Monsieur, qu’avez-vous fait ?

Alors c’est vrai vous couchez avec la bonne ?

Filez d’ici, sauteur, polisson,

Je suis bien content, le hasard vous a donné

Bien malgré vous, une bonne leçon ».

Paulain VAISSADE (Joust la Trelha – Contes e Fob/os – ari – Lavit Montpellier 1934 (p. 122)

SE VOS MENTI PARLA DEL TEMPS (Si tu veux mentir parles du temps) Expression Clermontaises (PASTRE) :  

 Après très jours abén un sadoul de la Fenma, de l’houstal, et de la plocha

 Après trois jours nous avons assez de la Femme,de la Maison ,de la pluie

 Dins lou més de Avril, t’aloujéyres pas d’un fil :

Dans le mois d’Avril ne te défais  pas d’un fil.

Din lou mès de Jùn quitta toun pelhu-

Dans le mois de Juin enléve ton habit(défroque)

Lou vent qué bat lou Ram,lou bat nous mèses de l’an-

Le Vent pour les Rameaux bat neuf mois.

Marî cla, tarral esclun de plöja ségu-

 Vent marin clair,vent terrien (du Nord) de la pluie c’est sur.

Per sèn Marti, tapa ta bouta ; tasta toun vin

-Pour Saint Martin bouche ton tonneau, goûte ton vin ;

Per Sènt Froucrand de Févriè, escabassa toun amelhé-

Pour St Fulcrand de Fevrier(13/2) élague ton amendier

Qué per Nouè se sourélha, per pàsquas gàsta sa légna-

Si pour Noêl c’est ensoleillé,Pâques usera ton bois.

Quand ploù per Sen Médard, la renda diminua d’un quart-

S’il pleut pour la Saint Médard, la rente diminue d’un quart

Tronada dé Mars, Jàlada D’Avril

Tonnerre de Mars ; Gelée en Avril

Roujeyrola del mati, plocha ou vént per lou cami-

 Rougoiement du matin, pluie ou vent par le chemin.

Taral de nioch passa pas loù Pioch-

Vent du Nord de nuit ne passe pas le Pioch

Expressions  Clermontaises :

  AGUECHA (regarde)AGRETA (Ecoute) AGRAN (Chiendent) AGACIS ( Cor au pied)AGRETA (écoute) AMAGATAL(Cachette)AMOULE (mure) AMOULAYRE (Rémouleur) API(Céleri) ARJALAT (Genêt)ARMASI (Armoire mais aussi  embrouillamini) AUCELLOU (oiseau)  AZEROLIERS: (Variété d’aubépines  ADAL ( Baîllement ou soupir)  .LOU DERNIER BADAL) (rendre le dernier soupir)    BARBASTA (Gelée blanche)BERTAS (Buisson)  BOURRàU ( la Figue-Fleur) BARBURA (Rosée)BARDOT (Ane)  BOUMBACI (Veste longue) BOUMBET ( Veston) BOUSA (casquette)BRAMAL (grand cri) BUGADA ( Lessive)  (1)BAOUCA(Herbe sauvage)  CABUS (plongeon) CABUSSEL (Couvercle) CADENA ( Chaine)CAGARAULA (Escargot) CAGNAR ( endroit exposé au soleil)  CALIMAS ( chaleur lourde)CAMPANA (cloche)CAMPESTRE (Campagne) CANELA (Roseau)CATOUNEYRA  ( trou pour laisser passer les chats)  CLAUZISSA (petit pot CANTARANA ( mauvais terrain) CÂUSSAS (pantalon))CHILENGA ( seringue) CLAPAS (amas de pierrres)  CLARMOUN (CLERMONT)COUCÜT (chouette)COUGNAT (Beau-Frère)

 CHEVALET et TREILLES : Danses typiques exécutées au cours des fêtes de quartier BARRI  de ROUGAS( Quartier de Rougas-)CASTEL (Château)

   DEGANAU (Huguenot ou Incroyant) DESPENSAS-FIGAS ( grand gaillard qui pouvait ramasser des figues)- DOUCHOU Cruchon EMBOUL (désordre, confusion) EMBUT ( entonnoir) EMPEDAU (Journée de travail)ERME  ou HERME (Terrain inculte)  ESCAMPAYRE ( gaspilleur) ESCUDELA (Assiette) ESCLOP (sabot) ESQUICHOUS ( petite pluie) FAFAT ( gosier) ENFAFA (s’étrangle)  FOURCAT ( les bras de la charrue)FRIGOULA ( thym) GARGAIGHOL (gosier) GLAUS ( éclair) GOURG (gouffre) GREPIA (créche-ratelier) GRIFOU (Fontaine ,Griffe) LAGREMA ( Larme)LEGNA ( Bois de chauffe )LEYDAN (Comporte) MANAYADA ( Hache)MARANA ( oïdium ou maladie arboricole) MARI ( vent du midi)MAYNAJE ( petit enfant) MESSORGA ( mensonge ) MICHINA ( poumon) MOULOU (Tas)MOURRE ( Museau  faire le  moure –bouder) NARBOUNES (vent du Sud-Ouest qui vient de Narbonne) NOVIE ou NOVIA (nouveau marié ou Mariée )OUSTAL (Maison)  PADAVILHAS ( épluchures) PADENA ( poêle )PARBANDA ( rampe,balcon )  PETAS (morceau d’étoffe)PETOURLA  ou PETETA (Poupée)PEZOULS (2) (Pous) PICOURELHA (vient de  picorer (Chapardage):     Portail NAOU : ( PorteHaute)- PIOT ( Dindon) PORRE (poireau)PISSADOU (pot de chambre) PORTANELLE (la Rue      (PetitPorte )POUTINGA (reméde , drogue PIFRE (Flageolet) PORRE( poireau) QUINCALHAS ( ensemble d’objets de peu de valeur) RAMASSADA ( Averse)RECATE ( provisions dans un sac)REYREGRAN (arrières grands parents)REPAPLAYRE (qui radote ou invente)REVALADIS ( toutes sortes de choses entassées  dans une pièce)ROUJEYROLA (nuages rouges) (5)   ROUNCADIS (ronflement)ROUMIN ( pèlerin de compostelle) SANSOGNAS ( balivernes)SARRËT ( bonnet de femme)  SAUSSOLA ( pain trempé dans un liquide, café, lait, vin  sucré)SEMAL (comporte , SAOUME (âne)SUGAMEN (Essuie-mains)  SIBADA (Avoine)TAFANARI ( le derrière,les fesses) TALEN  (faim) TAP (bouchon) TAUTAS (bourbier) (4) TOUALHA ( objet démodé)TOUAT(égout) TOUPI (pot de terre avec queue) TREBA ( sorcière mais aussi  une femme négligée) TRON(Tonnerre)VENDEMIA (Vendange) VESPRE (le soir) VIRAL (gifle qui faisait tourner la tête)VIROUDELA ( Hirondelle )

    (1) après un agonie on disait « a ben fat una poulida bugada)  on  a fait une belle lessive.

    (2) Pézouls (pous),  c’était le surnom donné à la fontaine et le lavoir  au carrefour avec la rue  Croix Rouge et Bd Gambetta, c’était  bien l’esprit frondeur Clermontais   et dû au fait que les chemineaux (aujourd’hui clochards) s’y  abritaient sous le toit du lavoir         ils  étaient supposés y laisser leurs poux, mais en réalité le nom de la fontaine était BELOUS ? A proximité , à plusieurs mètres de profondeur existent un  bâti important avec un ensemble aquatique probablement médiéval  qui recueillait l’eau abondante du ruisseau provenant du Pioch , nommé Lou TIBAOU) (3) La découverte  de cet  ouvrage est due  à  une équipe dirigée par  Philippe MARTIN qui a  été contrainte de se munir d’appareillage sub-aquatique pour pouvoir le visiter Cette réserve d’eau existe toujours, d’ailleurs dans l’espace qui touchait l’entrepôt des Cars GALTIER , à quelques mètres de cet ouvrage existe un puits que la commune avait fait  sonder, or malgré  un pompage fait avec trois pompes  de pompiers , on n’a pas  pu baisser le niveau d’eau  d’un centimètre. Il est vrai que ce puits ’est le débouché d’un ruisseau  « pérenne » qui descendait du Pioch et que l’on appelait  le « TIBAOU ».nous  pouvons ajouter  qu’un recensement a été fait sur les puits visibles dans CLERMONT , un total de 240   une fois encore on peut se poser la question «  Pourquoi chercher si loin  ce que nous avons sur place.

    4) Un gabach  ( Aveyronnais, Lozériens, Tarnais) vint un jour voir la Mer, lorsqu’il vit l’étendue  d’eau  qui s’étendait  devant lui s’écrie « Macarel  ou Médamé cané Tautas)   Sapristi  ou Je me Damne quelle mare ! 

    5) Roujeyrola  del mati, ploja vent par cami, – del vespre bel temps  per lou campestre (Rougeoiement du matin, pluie et vent  dans le chemin- Rougeoiement du soir , beau temps dans la campagne)

 texte: BLAISE GALLEGO

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