LES ANCIENS LAVOIRS DE LA VILLE

Ceux qui n’avaient pas leurs  » piles  » personnelles, dans leurs jardins ou enclos, allaient dans ces lavoirs publics, où parfois il était difficile d’avoir accès dans la journée. C’est ainsi qu’un ancien m’a raconté qu’il gardait le souvenir de ces soirées d’hiver où il accompagnait sa mère, quand il fallait casser la fine couche de glace pour mettre le linge dans la pile de lavage avant de le rincer dans la pile à rinçage à côté. Pour rendre le linge plus blanc, on le mettait dans une lessiveuse, ajoutant des cristaux et de la cendre de cheminée, et l’on chauffait le tout avec du charbon de bois, c’était dans les années 30 et peu de maisons avaient l’eau à domicile, il fallait aller la chercher aux fontaines ou autres points d’eau.

LES LAVOIRS

Celui dit de la Gendarmerie, Route de Nébian, aujourd’hui lieu de ventes et d’expositions de l’Huilerie, était le plus imposant, car il était abrité par une toiture métallique, possédait six grandes « piles » et un vaste étendoir à proximité. Les gendarmes en avaient un à leur disposition dans leurs locaux.

Coutellerie : Restes visibles dans l’impasse entre les N° 36 et 38, comme le précédent il était alimentée par une conduite d’eau qui venait de la Source de Sarac. Il subsiste encore deux « piles ». Il était couvert par une structure métallique.

Pont des Calquières : Un simple abreuvoir, car non couvert.

Au pied du Pont du Rhonel, Route du Salagou, coté Bd Ledru-Rollin (As Pétarchs) (1) alimenté par une source, avec une « pile ».

Fontaine, dite de la Pélissiére (2) Elle est sur le bord de la route du Salagou, abritée sous une arche et elle coule fréquemment.

Lavoir source Delpon : au tout début de la Rue Frégère, en venant du Lac, elle est abritée par une arche, dans la rue jouxtant l’immeuble de l’ancienne usine Delpon (aujourd’hui Ets Socah), elle est toujours visible.

Fontaine, abreuvoir, de la Frégère : Place Gontier (disparue après démolition des maisons et de l’ancienne porte de Faubourg).

Place du Radical : Toujours visible derrière une grille.

Rue du Vieux Couvent (Le long de la Chapelle de Gorjan) : Une « pile » subsiste.

Fontaine de la Ville : La récente découverte de la primi­tive Fontaine nous permet de découvrir le plus antique lavoir moyenâgeux, celui qui est au dessous subsiste, avec ses piles.

Rougas : Toujours visible, attenant à la porte de Rougas, il y manque la toiture, il était alimenté par le Tibau (prononcer Tibaou) considéré comme ruisseau, alimentant la Rue des Robinets ainsi que les jardins potagers des H.L.M., attenants, il doit s’agir d’une résurgence de la Source de la Fontaine de la Ville, mais son débit laisse supposer son importance.

Nous n’énumérerons pas les fontaines qui étaient fort nombreuses.

Fontaine du Griffe, Place du Marché, cette belle fontaine est également alimentée par la Fontaine de la Ville. Dommage qu’elle ne soit alimentée que l’été.

Sans-Desbasses, Rue Michelet : Aujourd’hui disparue. La nappe d’eau souterraine est très importante dans ce quartier. Le nom Sans-Débasses a souvent été traduit par « sans chaussettes » alors que cela signifie, sans en-bas, à cause de l’absence de caves.

Fontaine et lavoir « de la Croix Rouge, dit, des Pésouls, il se trouvait au carrefour de cette Rue avec le Bd Gambetta, endroit où, à l’origine existait une auberge à cette enseigne (3), elle était alimentée par une conduite d’eau provenant de la colline du château (4).

A cet emplacement plusieurs mois par an, s’installait Vernet Charles (dit lou Brulaire, ou brûleur/distillateur) avec un imposant alambic à fin d’offrir ses services .

NOTES :

(1) As pétarchs : Surnom donné par les Clermontais au Chemin Neuf (aujourd’hui Bd Ledru Rollin) en 1867 pour percer une rue en continuation de la Coutellerie, on fit sauter les rochers qui
bordaient le lit du Rhonel, et tous les soirs on déclenchait l’ex­plosion des charges de dynamite. C’était un spectacle à ne pas rater et l’on surnomma le lieu « Les pétards ».

(2) Pélissiére : Probablement inspiré par l’eau de cette source utilisée par les fabricants de pelleterie.

(3) Pésouls (Poux) : On suppose que des chemine aux profitaient de cet abri, en dehors des habitations et qu ‘ils étaient censés y laisser leurs poux.  Ce lavoir-fontaine était alimenté par un
important aqueduc, près de deux mètres de haut, qui part de rue des Robinets, longe le stade Municipal et bifurque.

(4) Cet aqueduc existe encore, il mesure 3 m de haut et 1 m de large, et est alimenté par le ruisseau Tibaou.

Article de Blaise Gallego

L’ancienne source et lavoir de la Pelissanne

About the Author