L’HOPITAL ET SA CHAPELLE SAINT ETIENNE DE GORJAN

En 1631, lors de la visite pastorale de l’évêque Plantavit de la Pauze, ce dernier nota deux hôpitaux : l’un en centre ville pour les veuves et l’autre prés de l’église Saint Paul destiné aux pauvres. Le terme d’hôpital à cette époque n’avait pas la même signification qu’actuellement puisque au XVII°, le terme désignait un lieu d’accueil pour les pauvres en général qui y étaient soignés, logés et blanchis et même inhumé car les hôpitaux avaient des cimetières.

L’hôpital des veuves :

C’était en fait un asile pour les femmes veuves sans ressources ni famille. Ce sont les seigneurs de Clermont qui fondèrent cet hôpital et qui le finançaient. Cet asile ne possédait pas de chapelle

Le grand hôpital :

On ne connaît pas son fondateur. L’édifice se composait d’une grande salle voûtée en rez-de chaussée d’un bâtiment. Au centre de la salle, il y avait un autel. La salle principale ne se composait que de huit lits (de l’époque) et d’un semblant de cuisine ainsi que le logement du couple qui s’occupait des malades. La salle au dessus de l’hôpital était louée. Touchant la salle des malades, il y avait deux pièces ou était donné l’instruction a des enfants. L’hôpital avait peu de revenus. Les Consuls chaque année nommaient deux administrateurs de l’hôpital qui devaient veiller au bon fonctionnement de l’œuvre mais il semble que ce n’était pas le cas.

La leproserie :

Cette leproserie se situait sur la route de Pezenas a quelques centaines de mètres de la ville. Il y avait une maison avec son jardin ainsi qu’une chapelle dédiée à Sainte Anne. On y soignait les lépreux. Cette maladrerie sera rattachée sur ordre de l’évêque au grand hôpital.

Historique :

L’hôpital

A l’origine l’hôpital qui se situait en centre ville avec comme objectif premier d’héberger les pauvres et les mendiants de la ville. Cette institution, essentiellement charitable vivait des dons en nature et en espèces. On trouve trace une maison des pauvres à Clermont sur un acte notarié daté de 1388 sur le don de 3 près à l’hôpital par un particulier. Le premier règlement de l’hôpital date de 1661 et fut établi par l’évêque de Lodève, Roger de Harlay. Voici un extrait : « mettre le dit Hôpital des pauvres de Clermont en l’état qu’il doit être et pour faire en sorte qu’il n’y ait plus d’abus et que le revenu soit utilement employé selon l’intention des fondateurs ». Dés lors, l’hôpital sera administré par un conseil des notables de la ville et le service des pauvres à la congrégation des Religieuses Hospitalières de la Charité Notre Dame, établie à Béziers.

En 1774, Raymond Ronzier, mort en Amérique, légua une partie de sa fortune pour crée un hôpital à Clermont ainsi qu’une maison pour les orphelines. En 1780, une maison pour accueillir les orphelines est acquise et elles seront au nombre de 12 à bénéficier d’une éducation gratuite. En 1794, cet orphelinat sera transféré au couvent des Dominicains. En 1790, l’hotel dieu en centre ville fut racheté pour le transformer en maison commune (caserne, tribunal de commerce et école)(… don ronzier , construction hôpital actuel…). En 1803, l’hôpital et l’orphelinat furent transféré au couvent des Recollets (emplacement actuel). En 1812, le service de l’hospice fut confié aux sœurs de Saint Vincent de Paul et il fut appelé l’hospice Saint Louis. En 1824, installation des Religieuses hospitalières de la maison de Béziers. Elles étaient 4 au début puis une quinzaine en 1859. Elles étaient au service des hommes et des femmes malades mais aussi de orphelins. L’hôpital fut agrandi en 1845, il sera ensuite modernisé avant la première guerre mondiale. C’est en 1952 qu’arriva le père Merle qui y resta jusqu’en 1981. La dernière messe officielle dans la chapelle eut lieu le 13 décembre 1981.

Du XIV°siècle faisons un bon au XX°siècle. En 1966, l’hôpital comptait 180 lits (150 lits de maison de retraite, 20 lites de médecine générale et 10 lits de maternité, et oui une maternité qui fonctionna jusqu’au début des années 80.). Il fut classé hôpital rural en 1958. Le service de médecine générale et la maternité ont été rénove en 1964. La maternité ferma en 1975. La rénovation de l’hôpital eut lieu de 1978 à avril 1982. De nouveaux travaux sont en cours.

LA CHAPELLE DE L’HOPITAL : SAINT ETIENNE DE GORJAN

Le site de Gourjo fut occupé très tôt par la paroisse et l’église de Saint Etienne de Gorjan (aujourd’hui église de l’hôpital) qui est citée pour la premier fois en 1162.  Cette paroisse fut réunie avec St Etienne de Rougas à l’église St Paul en 1331. En 1350 il s’édifia sur le site un couvent de bénédictines qui fut dévasté en 1561 par les calvinistes. Le couvent fut transféré en 1580 au quartier du Pioch à Notre Dame de Gorjan. Le couvent des Récollet fut fondé en 1611 sur l’emplacement actuel de la chapelle. Les Récollet y resteront jusqu’à la Révolution. En 1629 lors d’une épidémie de peste, les Récollet offrirent leur couvent pour soigner les malades pendant quatorze mois. 450 personnes périrent pendant cette période. L’église sera désaffectée en 1981 et restaurée partiellement dans les années 90. La chapelle regorge de trésors qui  sont malheureusement inaccessibles au public (des statues de saints, des tableaux, des vierges, des vitraux…).Elle est aujourd’hui désacralisée mais garde quelques unes de ses reliques.

L’Hôpital fut d’abord un orphelinat qui fut construit grâce à un don de Dominique Ronzier, un riche clermontais . L’édification de cet orphelinat eut lieu au début du XVIII° siècle et accueillit douze orphelines en 1794. L’orphelinat fut transféré au couvent des Dominicains, puis en 1803  il retourna au couvent des Récollet et on construisit un hôpital attenant, l’hospice St Louis. Le bâtiment fut agrandi en 1845 et modernisé avant la première guerre. Le chemin qui mène à l’hôpital se nomme le « Chemin de la Chicane. Il fût surnommé « La Chicane » en raison d’un arrêt du Parlement de Toulouse en 1624 en faveur du Couvent des Récollet .Les moines se plai­gnaient du bruit  du au jeu du mail (ancêtre de la pétanque) qui se pratiquait sur le chemin par des joueurs passionnés et bruyants, ce qui empêchait le recueillement . La « Chicane » étant l’appellation don­née aux plaintes jugées excessives. On peut apercevoir au premier plan, le chemin de fer qui fut construit en 1860. La construction de l’hospice remonte à 1803.  La façade centrale fut terminée en 1830 et l’agrandissement de la chapelle en 1839. La communauté des filles de la charité de Saint Vincent de Paul arrive à Clermont en 1915 et assure le service aux malades et aux déshérités. Au début du 20°siècle, il devient un hôpital rural qui accueillera une maternité jusqu’en 1975. A cette date les religieuses arrêteront leur activité. Il deviendra officiellement hôpital local par la suite. Il fut reconstruit partiellement de 1978 à 1982. L’entrée de l’ancien hôpital est la même aujourd’hui qu’en 1915. Les bâtiments annexes au premier plan correspondent aujourd’hui aux appartements de fonction. La route n’était à l’époque qu’un chemin de terre et les automobiles étaient peu présentes. L’horloge de l’hôpital donne à nouveau l’heure après des décennies d’arrêt. L’église sonnait également au début du siècle. Le bâtiment central fut rénové récemment et accueille une maison de retraite.

L’INTÉRIEUR DE L’ÉGLISE DE L’HÔPITAL SAINT ETIENNE DE GORJAN QUI EST INACCESSIBLE AU PUBLIC

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